Bilan carbone et méthodes alternatives

Bilan carbone et méthodes alternatives

Côté bilan carbone, l’avantage est largement en faveur du naturel, les émissions de CO2 équivalent pour le cycle de vie complet sont de 3,1 kg pour l’arbre naturel et de 8,1 kg pour l’arbre artificiel sur une base annuelle (48,3 kg pour la totalité de sa durée de vie). Pour avoir des émissions équivalentes avec une voiture de classe compacte, il faudrait parcourir 125 et 322 kilomètres respectivement.

Autrement dit, il suffirait de faire du co-voiturage ou encore d’utiliser un vélo pour se rendre au travail, entre une et trois semaines durant l’année pour compenser les émissions de gaz à effet de serre provenant d’un arbre de Noël, peu importe le type. (Source : https://ellipsos.ca/lca-christmas-tree-natural-vs-artificial/)

Une analyse de cycle de vie récente (2022) a été réalisée à la demande de l'association danoise des producteurs de sapins de Noël dans un contexte européen sur du sapin de Nordmann (https://www.christmastree.dk/media/441325/rapport-lca-af-juletraeer-1410-2022.pdf). 
L'analyse du cycle de vie comprend l'extraction des matières premières, des matériaux et des produits utilisés pour la production des arbres de Noël (pépinière et culture), le transport des matières premières et l'emballage.
En outre, l'utilisation de pesticides, d'engrais et d'autres intrants pour la culture elle-même est incluse. De même, le scénario de fin de vie le plus probable est inclus pour tous les matériaux utilisés ainsi que pour l'arbre de Noël lui-même. Toutes les phases de la vie de l'arbre sont incluses dans le modèle : La phase de pépinière (lit de semences et éventuellement lit de transplantation), la phase de culture (préparation du terrain, plantation, désherbage, lutte contre les parasites, engrais et amélioration du produit), la phase de récolte (coupe et palettisation) ainsi que la phase de transport (jusqu'au point de vente en Europe et transport des consommateurs) et enfin la phase d'élimination.
Les résultats montrent qu'un sapin de Noël danois Nordmann a absorbé/supprimé au total 0,6 kg de CO2 lorsqu'il arrive sur le point de vente en Europe. Si l'on tient compte de tous les intrants liés à la culture et au transport jusqu'aux points de vente en Europe, l'arbre de Noël est globalement bénéfique pour le climat.
Si les consommateurs vont chercher un sapin de Noël local dans les points de vente et le transportent sur une distance de 2 * 10 km dans une petite voiture à essence neuve, l'impact total sur le climat équivaut à 2,6 kg de CO2 . Il s'agit là d'un très faible impact sur le climat. Si aucune voiture n'est utilisée (par exemple dans les villes) ou si une voiture électrique ou hybride est utilisée, le fait d'aller chercher un arbre à une courte distance de la résidence du consommateur n'aura aucun impact sur le climat. 

Produire un sapin de Noël de bonne qualité à un prix raisonnable nécessite souvent l’emploi d'herbicides, durant les 3-4 premières années de plantation du jeune sapin. Il n'en reste pas moins que le sapin de Noël est une des cultures les moins traitées de France. De plus, fort du partenariat mis en place depuis plusieurs années avec le Parc Naturel Régional du Morvan, de la demande de la société de mieux prendre en compte l’environnement dans la production agricole et surtout de l’évolution des mentalités des producteurs eux même, les choses changent.

L’AFSNN travaille à la recherche de méthodes alternatives pour la production de sapins de Noël et accompagne ses membres dans cette voie (Groupe 30000 ABIES, Sapin de Noël en Agriculture Biologique, Eco-certification Plante Bleue...). Une des actions les plus emblématiques est l’utilisation par certains producteurs de moutons de race Shropshire afin de contrôler l’enherbement de leurs parcelles.
Ce mouton, originaire du Pays de Galles, est la mieux adaptée de toutes les races ovines pour l’entretien de parcelles plantées car bien conduits, ils n’abroutissent pas les arbres. L’expérience mise en place par les producteurs français de sapins de Noël a d’ailleurs essaimé chez leurs collègues arboriculteurs. Ce mouton est maintenant utilisé dans des vergers de pommes, de cerises, de mirabelles… principalement en agriculture biologique. D’autres producteurs ont adoptés le désherbage mécanique.
Des expérimentations sont actuellement en cours pour enherber l’inter-rang des plantations de sapins de Noël et ne plus désherber mécaniquement ou chimiquement que le rang d’arbres. Cette technique culturale tend aussi à se généraliser en viticulture.

Pour plus d’informations sur le mouton Shropshire et son utilisation dans les plantations : plaquette + guide en anglais.
Ou connectez-vous sur le site de l’association anglaise qui gère le livre généalogique de cette race.